La douleur à la symphyse pubienne durant la grossesse

Mise à jour le 17 février 2021

Parmi les maux de grossesse les plus courants, on retrouve la douleur à la symphyse pubienne. C’est un inconfort qui nous vaut beaucoup de questions. Nous avons donc décidé d’adresser ce point en collaboration avec notre partenaire, Marie-Ève Prince, Physiothérapeute en rééducation périnéale et propriétaire de la clinique Cigonia.

Il y a de fortes chances que vous n’aviez aucune idée de la présence de ce morceau de votre anatomie avant d’y ressentir une douleur. Alors, avant de nous embarquer dans les trucs pour vous aider, regardons ce qu’est la symphyse pubienne.

Qu’est-ce que la symphyse pubienne?

La symphyse pubienne est l’articulation rejoignant les 2 os coxaux, ou os iliaques, à l’avant du bassin. Elle est située au-dessus des organes génitaux, devant la vessie. Cette petite articulation est faite de ligaments et de tissus cartilagineux.

Les ligaments vont s’assouplir et se relâcher durant la grossesse, sous l’effet des hormones progestérone et relaxine. Ceci va donc favoriser le mouvement dans plusieurs articulations et plus particulièrement celle du bassin.

C’est ce mouvement qui va favoriser l’ouverture du bassin et qui va faciliter le passage du bébé lors de l’accouchement.
L’ouverture de la symphyse pubienne est totalement normale et souhaitable durant la grossesse. Par contre, ce phénomène peut occasionner des inconforts.

Les douleurs à la symphyse pubienne 

Lorsque des douleurs sont ressenties à cet endroit, c’est simplement dû à une irritation des parois de l’articulation. Des mouvements de cisaillement des ailes iliaques se font lors des mouvements asymétriques, comme lorsqu’on marche par exemple, ce qui va amplifier cette irritation et créer des douleurs à la femme.

Les douleurs peuvent apparaître à l’un ou l’autre des 3 trimestres de grossesse. Généralement elles cessent après l’accouchement, mais certaines femmes peuvent les ressentir jusqu’à plusieurs mois après la naissance de leur bébé.

Les signes et symptômes ressentis sont les suivants :

• Douleur à l’aine
• Douleur à la symphyse pubienne
• Sensation que le bassin va ouvrir
• Irradiation aux muscles adducteurs
• Difficulté à ouvrir les jambes
• Douleur et difficulté à la marche
• Douleur au sortir de la voiture
• Douleur dans les changements de position
• Sensation de lourdeur au bas du ventre

Quels sont les facteurs de risques reliés à la symphyse pubienne?

Plusieurs facteurs ou prédispositions de la femme enceinte peuvent être reliées à la symphyse pubienne, dont :

• Les femmes hyperlaxes ou très cambrées (scoliose).
• L’exercice physique intense durant la grossesse.
• La fatigue.
• Une mauvaise posture.
• Un bébé plus lourd que la moyenne.
• Les femmes multipares (qui a déjà au moins un accouchement à son actif).
• Une histoire d’accouchement difficile.
• Un manque d’exercice.

Comment soulager et prévenir la symphyse pubienne?

Voici 4 trucs pour soulager et prévenir les douleurs de la symphyse pubienne :

1) Évitez les mouvements asymétriques
Pour certaines femmes, le simple fait de marcher va se transformer en véritable période de torture. C’est que le mouvement asymétrique normal des jambes durant la marche va favoriser l’irritation de l’articulation. Prenez l’habitude de sortir de la voiture les 2 jambes collées. Même chose lorsque vous sortez du lit. Vous pouvez faire attention à ne pas croiser les jambes aussi si la douleur est très présente. Certains sports comme le ski de fond ou la course par exemple peuvent être très souffrant. Privilégiez la natation ou les exercices de musculation où vos jambes sont plus statiques.

2) Ajustez votre position pour dormir
Pour éviter les postures asymétriques des jambes, vous pouvez dormir avec un oreiller ou un coussin d’allaitement entre les cuisses. Vous favoriserez ainsi un meilleur axe du bassin et libérerez l’articulation de la symphyse.

3) Travaillez la musculature du tronc
Faire des exercices du plancher pelvien et des muscles abdominaux transverses sera grandement aidant. En stabilisant votre tronc, vous allez aussi améliorer votre posture et votre corps va mieux soutenir le poids de votre bébé. Pensez à contracter ces muscles quand vous marchez ou que vous faites de l’exercice. Vous allez ainsi limiter la mobilité de l’articulation.

4) Supportez le ventre
Comme le poids du bébé augmente la pression mise sur votre bassin, un support ventral peut favoriser votre confort. Dans les cas légers, des pantalons avec une bande support vont faire le travail. Si ce n’est pas suffisant pour vous, vous pouvez utiliser les ceintures Physiomat qui rentrent dans la catégorie des ceintures proprioceptives. Elles ne soutiennent donc pas les muscles, mais elle les actives davantage. Le principe est que le muscle fera un meilleur travail avec la ceinture en place, car il sera plus facilement recruté. Vous pouvez aussi consulter un thérapeute qui pourrait vous installer des bandes adhésives (tapping) selon vos besoins. Ces bandes vont venir soutenir votre système musculaire dans le but de diminuer la pression exercée sur l’articulation.

N’hésitez pas à aller consulter un thérapeute pour vous accompagner durant cette période. Que ce soit un ostéopathe, un chiropraticien, un acupuncteur ou un physiothérapeute, ils peuvent tous vous venir en aide, chacun à leur façon.

Dans les cas de douleur à la symphyse pubienne, le traitement consiste en l’assouplissement des muscles de la région pelvienne et des attaches ligamentaires sur le ramus pubien. Il vise également à redonner de la mobilité au sacrum et à l’articulation de la symphyse pubienne. Des exercices de renforcements et d’assouplissements seront également recommandés afin de compléter le traitement. 

Naturopathie et symphyse pubienne

Et la naturopathie, elle?

Assurez-vous de consommer quotidiennement une quantité suffisante de bons nutriments pour votre système structural : calcium, vitamine D et magnésium. Ces 3 nutriments seront contenus dans une bonne vitamine prénatale, par exemple.

Assurez-vous de consommer des protéines de bonne qualité pour aider votre corps à renforcer ses structures. Vous pouvez aussi consommer du bouillon d’os qui est rempli de plusieurs bons nutriments dont le collagène, afin de nourrir vos articulations.

Une digestion efficace est essentielle. C’est beau bien manger, il faut bien assimiler et bien éliminer. Le fait d’avoir un système moins acide vous aidera grandement aussi. Pensez à boire de la chlorophylle et à prendre des probiotiques pour vous aider.

Une rencontre avec votre naturopathe est totalement indiquée pour vous accompagner selon vos particularités personnelles.

Et vous, avez-vous eu droit à ces douleurs durant votre grossesse?

N’hésitez pas à nous écrire ou à commenter si vous avez des histoires ou des trucs à partager qui pourraient aider d’autres mamans!

Marie-Ève Prince, Pht, Physiothérapeute en rééducation périnéale et propriétaire de la clinique Cigonia. Elle est aussi chargée de cours et conférencière à l’Université de Sherbrooke et à l’Université de Montréal.

Diplômée de l’Université de Montréal en physiothérapie, Marie-Ève Prince est titulaire d’une formation en rééducation périnéale. Fondatrice, directrice et propriétaire du Centre d’expertise Cigonia depuis sa création en 2002, Marie-Ève Prince met son leadership au service de cette profession en cumulant les mérites et en proposant des traitements innovateurs année après année. Étant à la tête de la clinique regroupant le plus de physiothérapeutes en rééducation périnéale au Canada, cette pionnière dirige fièrement une équipe composée de près de vingt professionnels experts. Ses nombreux certificats issus de formations continues, dont certains sont issus de prestigieuses écoles américaines, lui permettent d’offrir différentes approches de traitement pour les problématiques urologiques, gynécologiques, ano-rectales et sexologiques. Marie-Ève Prince est chargée de cours et conférencière au programme de maîtrise en physiothérapie et au doctorat en médecine à l’Université de Sherbrooke ainsi qu’à l’Université de Montréal au microprogramme en rééducation périnéale. Responsable de l’enseignement standardisé au doctorat en médecine pour le volet gynécologique, Marie-Ève Prince s’implique également auprès de plusieurs projets de recherche au Centre de recherche clinique du CHUS. Promouvoir l’importance de cette profession, travailler de pair avec les équipes médicales, offrir des solutions de première ligne et être un chef de file dans ce domaine, telle est sa mission!